Une entrevue avec Stéphanie!
- Stéphanie Perreault
- 24 mars 2016
- 7 min de lecture

Stéphanie Perreault - Auteure
Votre site web : http://stephanieperreaultauteur.com Vos éditeurs : 5 Sens Éditions (5senseditions.ch), un roman originalement publié chez Totus Artis dont j’ai maintenant les droits Compte facebook : https://facebook.com/stephanieperreaultauteur Twitter : @Perreaultauteur Où vos romans sont-ils vendus : http://5senseditions.ch, Amazon, Kobo, FNAC (plusieurs autres numériques), librairies en France, en Suisse et en Belgique. Au Canada, à la Librairie Rose-Marie de Gatineau, à la Librairie Martin de Joliette, à l’imprimerie Grégoire de Gatineau. Il est aussi possible d’en commander certains directement auprès de moi ou de communiquer avec moi pour s’informer de la mise à jour des points de vente à travers le formulaire de communication sur mon site web http://perreaultsm.wix.com/sperreaultauteur#!contact/c1kcz. Une section boutique est d’ailleurs en construction sur mon site web. Qui êtes-vous, en quelques lignes ? Je suis une personne complexe et très simple à la fois. Je suis un livre ouvert, les émotions se lisent apparemment sur mon visage, toutefois, je suis en constante évolution. Je suis née avec une condition très douloureuse, mais il est important pour moi de démontrer qu’il est possible de continuer malgré sa présence. J’ai toujours le sourire aux lèvres et le rire éclatant. Ma famille est originaire d’un petit village, St-Félix-de-Valois, en Lanaudière. Je suis établie à Gatineau (Hull), qui est le centre de l’action de l’un de mes premiers romans où j’ai étudié au Collège St-Joseph de Hull, institution qui dispense une éducation de première qualité, et où je me suis dévouée au service de la population canadienne pendant plusieurs années. Je demeure tout en haut d’une tour avec mon époux et ma fille, tous deux musiciens. D’où vous est venue l’envie d’écrire ? Quel a été votre parcours ? J’ai toujours eu l’imagination très vive et j’écris depuis mon plus jeune âge; dès que j’ai pu tenir le crayon, j’ai couché mes histoires sur le papier. Enfant, je montais des pièces de théâtre pour lesquelles j’assignais des rôles aux garçons du quartier. Je le dis constamment, les garçons, si je les faisais chevaliers ou héros, ils étaient partants! Mon écriture a évolué avec ma personnalité. À l’adolescence, dramatique et romantique, mon écriture a suivi la même direction. J’écrivais des romans d’amour où la fille finissait avec le garçon. Puis les émotions féminines n’ont plus été le centre de mes histoires, tout comme elles ont cessé d’être le centre de ma vie. Des pensées, des questionnements, des événements humains, des observations, des émotions plus variées et complexes, ainsi que les motivations et les caractères de mes personnages ont donné de la couleur à mes histoires. À un certain point, j’ai eu envie de tenter la collaboration dans l’écriture. Ma première tentative n’a pas été fructueuse, si ce n’est qu’une histoire en a découlé. J’ai appris énormément dans ce partenariat. Je sentais que j’étais retenue, mais j’étais extrêmement motivée à aller de l’avant. C’était comme si on avait étiré un élastique et qu’on le relâchait soudainement. J’étais propulsée et on ne pouvait plus me retenir. Je ne pouvais plus tenir en place. Je suis allée sur LinkedIn et j’ai cherché une nouvelle collaboration, ce que j’ai trouvé, et un éditeur peu après. J’ai plusieurs histoires entamées dans mes tiroirs, dans des carnets, certaines sur des clés. Je les sors selon ce que je me sens inspirée à poursuivre. Le travail d’équipe est pour moi nécessaire afin de sentir une connexion où un but commun doit être accompli. Je me sens imputable et si de l’autre côté l’autre le vit de la même façon, nous accomplissons énormément. Quels sont vos romans disponibles en librairies ? J’ai quatre romans actuellement. «Les Chemins de Sainte-Croix», son second tome, «L’héritage de Nazareth», «Sous le ciel à Paris», ainsi que «Le manuscript d’Eusébius». «Une terre au soleil» est en cours d’édition. Quels sont vos rituels d'écriture ? Écrire un roman est une activité agréable et différente d’une histoire à l’autre. Lorsque j’écris, j’aime me plonger totalement dans l’atmosphère, dans le monde que j’écris, afin de mieux le transmettre. Je me souviens un temps où je mangeais comme les personnages, je lisais des livres de l’époque, je m’habillais et je prenais les habitudes de ces personnages, jusqu’au savon de Marseille! Si je n’ai pas d’échéance à rencontrer, il peut m’arriver d’en écrire plus d’un à la fois, poursuivant une histoire ou une autre, selon mon humeur. Toutefois, ceci considéré, ce que j’ai préféré écrire n’est pas sorti encore. Où puisez-vous votre inspiration ? Ian Fleming a dit qu’il y avait un fond de vérité dans tout ce qu’il écrivait. J’ai aussi remarqué que mes histoires avaient plus d’authenticité lorsque j’écrivais ce que je connaissais ou ce que j’avais pu voir. Je peux très facilement «broder», mais pour moi, il est plus aisé de partir d’une impression que j’ai vécue. Bien des gens qui m’entourent peuvent se vanter de trouver dans mes romans soit leur nom ou un personnage inspiré d’eux, en partie. Je suis facilement touchée et fascinée par les gens et leurs histoires, les événements et tout ce qui m’entoure. Bien que ce soit extrêmement ardu pour moi, j’adore voyager. J’ai rarement l’opportunité de le faire vu ma condition, mais pour chacun de mes déplacements, de mes dépaysements, il y a un livre publié ou en cours d’écriture. Décrivez-nous votre façon d’écrire, votre environnement de travail, votre horaire. Un peu non-orthodoxe, je dois avouer, j’écris généralement couchée et principalement la nuit. Insomniaque, je comble ces heures blanches de petits caractères noirs sur mon écran. Couchée parce que je ne peux écrire longtemps assise. Cette position m’est très rapidement douloureuse. À moins de vouloir remettre un roman rapidement, je n’ai pas d’horaire. Lorsque c’est le cas, je m’impose un rythme d’un chapitre par jour. Il y a une grande part de recherche dans la plupart de mes romans, et c’est là que mon collaborateur entre en jeu. Toutefois, de mon côté, je dois faire une partie de recherche en ce qui a trait au langage physique des personnages. Étant moi-même incapable de déchiffrer ou de reconnaître cet aspect chez mes interlocuteurs, il m’est impossible de l’écrire sans le rechercher. Quels auteurs vous ont le plus influencée? J’ai plusieurs auteurs fétiches et ils changent comme je le fais. Toutefois, il est difficile de dire à quel point ils m’influencent. Mon style d’écriture diffère selon l’histoire que je raconte. Je l’adapte selon l’époque et les personnages. Les auteurs que j’ai préféré lire sont: Cormack McCarthy, Markus Zusak, Patrick Süskind, Fiodor Dostoïevski, Honoré de Balzac, Haruki Murakami, Lewis Carroll, Oscar Wilde, Harper Lee, Margaret Atwood, Paul Auster. Quels livres vous ont le plus marquée ? Je relie avec la question plus haut, The Road, La voleuse de livres, Le parfum, plusieurs de Dostoïevski dont Crime et châtiment, plusieurs de Balzac dont Le père Goriot, IQ84, Alice au pays des merveilles, 1984, To Kill a Mockingbird, The Edible Woman, Moon Palace et tellement d’autres encore... Avez-vous encore le temps de lire ? Pas autant qu’avant, où je pouvais lire un livre par jour, j’en avais même fait mon emploi, mais oui, je lis encore. Quel est le livre que vous lisez en ce moment? Edwardian England, A Guide to Everyday Life 1900-1914, par Evangeline Holland. J’écris un roman sur cette époque et ce livre est un guide qui me sera très bénéfique pour les descriptions des fonctions de chacun au sein de la société d’alors. Selon vous, que signifie « écriture poétique » dans un roman ? Selon moi, lorsque l’auteur opte pour une approche poétique dans le roman, il se permet une fantaisie créatrice savoureuse pour le lecteur. Le mot est particulièrement choisi pour servir sa fonction. Lorsque bien maîtrisé, ce style est ce que j’appelle «du bonbon». Je peux parfois lire et relire une phrase pour bien en déguster la saveur, apprécier l’art de l’écrivain. J’aime, lorsque je peux me permettre de prendre le temps de bien sélectionner un mot qui peut servir plus d’une fonction dans une phrase, lui donner plus d’un sens à la fois. Par exemple: «Il avait, lui, besoin d’être réconforté, rassuré que sa petite ne serait pas chagrinée, car il ne pouvait imaginer la douce flamme qu’elle était s’épanouir dans cet édifice qu’il ne pouvait qualifier, à première vue, que d’étouffoir.» Ici, mon utilisation du mot étouffoir peut convenir dans toutes ses définitions. C’est le genre de chose qui ne serait pas remarquée, mais que les plus érudits de la langue pourraient percevoir comme un clin d’oeil. Auriez-vous envie de nous décrire votre première rencontre avec votre premier éditeur? Ma première rencontre avec mon premier éditeur en est une de l’ère actuelle. Elle s’est déroulée à travers le réseau LinkedIn. J’avais diffusé un de mes manuscrits et il a été retenu. Depuis, j’en ai publié trois autres chez 5 Sens Éditions. Pour le plaisir... Qu’est-ce qui vous distrait le plus lorsque vous écrivez ? Souffrant de fatigue chronique et de douleurs chroniques, je dois avouer que seulement la douleur et le sommeil me tiennent loin de mon travail. Ceux-ci sont déjà de très lourdes distractions. Je passe aussi un temps considérable à la promotion, bien que je sois bien soutenue à ce niveau par une équipe. Avez-vous un projet de roman en cours ? Je travaille sur deux romans en ce moment. Un qui se déroule à l’époque edouardienne, et le second, un peu plus noir, se déroulant dans le Québec de mes parents, en Matawinie et à Montréal. Qui sont vos premiers lecteurs avant publication ? C’est selon l’histoire. Pour la série de Sainte-Croix, j’ai fait appel à ma mère et à une amie. Pour Sous le ciel à Paris, Le manuscrit d’Eusébius et Une terre au soleil, j’ai principalement adressé des questions à mon entourage, mais il n’y a que mon collaborateur, qui fait aussi de la recherche pour moi, qui en a fait la lecture. J’ai aussi écrit d’autres romans qui n’ont pas encore vu la lumière qui ont été lus par une de mes proches. Une citation qui vous a marquée ? Je suis une collectionneuse de citations. J’en ai rempli un journal. Je suis constamment touchée par les mots et le bien réfléchi. Avez-vous reçu des remarques surprenantes de la part de lecteurs ? Je reçois constamment des remarques, partout où je vais. Je suis principalement surprise par celles que j’ai de la difficulté à interpréter. En fin de semaine dernière, on m’a dit, entre autres commentaires, «tu es écrivaine, mais tu es plus qu’écrivaine». J’ai remercié, mais je ne sais toujours pas ce qu’on a tenté de me dire... Quel serait votre mot d’encouragement pour un nouvel auteur ? Principalement que la vie d’auteur ne se résume pas à écrire, il ne faut pas se leurrer. Il y a aussi une grande part de travail qui va à la promotion de nos livres. Il faut demeurer actif et présent.
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