Entrevue écrite avec 5 Sens Éditions
- Stéphanie Perreault
- 21 nov. 2015
- 4 min de lecture

Les chemins de Sainte-Croix Stéphanie Perreault
Présentez-nous votre ouvrage ? Les chemins de Sainte-Croix présente l’histoire de Jean Landry, un homme nomade, dur et solitaire qui hérite de son oncle, un homme mécréant et détesté, une terre dans un petit village du Québec. À son arrivée, alors qu’il s’attendait à un accueil chaleureux, les villageois se tiennent loin de lui, sa terre a été dévastée, brûlée. Après s’être porté au secours de sa voisine, on le rebaptise Sainte-Croix et un nouveau destin se dessine pour lui. Alors qu’il a tissé des liens avec les villageois, Sainte-Croix doit retourner pour une dernière saison dans les bois et tous attendent impatiemment le retour d’un ami, un frère, un fils. Les chemins de Sainte-Croix est le premier titre d’une série. Quels messages avez-vous voulu transmettre à travers ce livre ? Les chemins de Sainte-Croix a été écrit de sorte à être perçu différemment selon le bagage culturel ou les connaissances des lecteurs. Il est truffé de symboles cachés et d’autres plus évidents. Le livre se voulait tout d’abord porteur de messages de fraternité. Jean Landry, en se relocalisant, vit un dépaysement qui est ardu lorsque les résidents ne sont pas prêts à accueillir un arrivant à bras ouverts. Les résidents, de leur côté, vivent l’arrivée de ce nouveau « Landry » d’un mauvais œil parce qu’ils ont déjà mal vécu le voisinage avec un de cette famille. Ce sont les deux côtés de la médaille qui sont présentés. Le baptême revêt une forte symbolique, car en renommant Landry par Sainte-Croix, cette image qu’on avait de lui s’estompe et un nouvel avenir lui est possible. Aussi, il est question du jugement basé sur les religions. Le secours porté se fait également peu importe la religion alors qu’une croyance était au départ rejetée. Ce sont des sujets actuels qui ont été adaptés au contexte de ce roman historique où tout finalement se déroule bien et où les péripéties sont très courtes. D’où vient l'originalité de votre écriture ? Selon l’histoire, selon l’époque où elle se déroule, j’aime jouer avec les mots et le style afin qu’ils correspondent à ce que je raconte. Ici, comme il est question d’une histoire qui se déroule au 19e siècle, au Québec, j’ai opté pour un style d’écriture qui était propre à ces critères. Plusieurs articles de journaux de l’époque sont écrits dans ce même style, plus descriptif. Comme le Québec comporte une nature magnifique et des changements de saisons qui lui sont caractéristiques, je ne pouvais omettre de tels détails. Souvent ici, l’été, il est question des baies qui sont de saison, l’une après l’autre. Ce détail devait se retrouver dans le livre. Et la neige qui fait rêver tant de gens hors Québec, je me suis efforcée de trouver les mots justes afin qu’on puisse l’entendre sous ses pieds et en voir les flocons et les cotonnades, bien les évoquer. Chaque histoire pour moi est un nouvel ouvrage qui requiert une nouvelle voix. Où puisez-vous votre inspiration ? Depuis l’enfance, les histoires m’ont toujours habitée. Je puise mon inspiration dans absolument tout ce qui m’entoure. En observant les gens qui se baladent dans la rue, une personne assise seule dans un café, un chat étendu au soleil devant la fenêtre. Si on s’arrête ne serait-ce qu’un instant pour observer le monde dont nous ne sommes qu’une infime partie, on voit, on entend des milliers d’histoires. Chacun est porteur de tellement d’entre elles. Je suis assez chanceuse pour qu’on ose me les livrer facilement, mais mes personnages ne sont pas des gens que je connais, sauf peut-être un peu de tout un chacun. Lorsque j’ai une histoire en tête, je dépose le clavier sur mes genoux et elle s’écrit d’elle-même. À quels lecteurs s’adresse votre ouvrage ? Au départ, Sainte-Croix était destiné à un public adolescent dans un cadre académique. Toutefois, en cours d’écriture, l’histoire a évolué, des symboles se sont ajoutés, et suite à la lecture par mes lecteurs (des proches et d’autres personnes choisies), le constat a été fait que le public était bien plus large que ce qui avait été premièrement anticipé. Tous, de chaque niveau d’âge, se trouvaient touchés par différents éléments de l’histoire. Le public cible a donc été ajusté en conséquence. Nous l’adressons à un public de tous âges, de 13 ans et plus. Il ne comporte aucune violence, pas d’élément de sexualité, ni de langage grossier. Quels sont vos auteurs/es fétiches ? Je suis passionnée de lecture ! Je dévore les livres. Dans aucun ordre particulier, et avec un seul titre bien que j’en aie lu plusieurs de la plupart. J’ai étudié la littérature française et j’ai été attirée par les écrivains romantiques. Balzac et Dumas en particulier. Le père Goriot et La reine Margot, entre autres, sont des ouvrages de maîtres ! De nos contemporains, je dois avouer ne pas être très originale et avoir apprécié les mêmes que la moyenne. Lewis Carroll (Alice in Wonderland), Harper Lee (To Kill a Mockingbird), Albert Camus (L’étranger), JD Salinger (The Catcher in the Rye), Dostoïevski (Crime et châtiment), Paul Auster (Moon Palace), Haruki Murakami (IQ84), Cormac McCarthy (The Road), Roald Dahl (Charlie and the Chocolate Factory), Markus Zusak (La voleuse de livres), Patrick Suskind (Le parfum), et des canadiens : Margaret Atwood (The Edible Woman) et Fred Pellerin (Contes de mon village). Je suis convaincue que j’en oublie une tonne ! Un dernier mot pour les lecteurs ? Il me fait plaisir de constater que l’histoire de Sainte-Croix fait déjà autant parler d’elle. Ma page web a reçu des milliers de visiteurs et j’en suis réellement touchée. J’apprécie tous les messages que je reçois à travers le site et sur la page Facebook, et je réponds à chacun personnellement. Je travaille avec acharnement afin d’offrir toujours plus au public de Sainte-Croix, car, dès le départ, les discussions entourant la série télévisée ont élevé les attentes. Il est maintenant question d’un livre audio ainsi que d’une BD, en plus de la publication du deuxième tome. J’ai des collaborateurs qui me soutiennent parce que je ne pourrais tout accomplir seule. Je vis avec une condition chronique et imprévisible, alors ils me sont très précieux. Je ne les remercierai jamais assez.
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